Volontariat écologique en Australie

Volontariat avec le CVA        

L'envie de faire du volontariat écologique me travaillait depuis longtemps déjà mais il fallait trouver le temps et l'organisme pour le faire. Joël était partant pour me suivre dans cette aventure, lui aussi étant intéressé par les questions environnementales. Nous avons donc profité de ce tour du monde pour tenter l'expérience, et nous avons choisi l'organisme CVA présent en Australie et en NZ pour réaliser ce projet. Pourquoi cet organisme ? Parce qu'il s'agit d'un organisme très sérieux et que mon amie Linda était déjà passée par eux il y a quelques années et ne m'en avait dit que du bien ! Le bouche à oreille a fonctionné !

Le CVA est un organisme privé qui met en place des partenariats avec les collectivités locales et les institutions gouvernementales pour trouver des « projets » écologiques sur lesquels ils souhaitent faire travailler leurs volontaires. Ce sont souvent des projets de longue haleine, sur lesquels les volontaires se relaient semaines après semaine, année après année pour en venir à bout.

Les volontaires sont des gens comme vous et moi qui viennent de partout dans le monde jusqu'en Australie ou en NZ pour aider à la conservation de l'environnement. Ils paient même une certaine somme pour participer à ces projets en échange du gite et du couvert, et surtout pour vivre une expérience qu'ils ne vivront nulle part ailleurs. En effet, partir avec le CVA, c'est la garantie de découvrir des lieux reculés, sans touriste, et d'y réaliser des activités inédites. Les activités peuvent être liées à la faune (recenser des tortues, exterminer une espèce nuisible comme les « crazy ants ») ou à la flore (planter des arbres, nettoyer des plages, débroussailler, etc.).

Pourquoi là-bas et pas en France? Très bonne question. Je ne sais pas si des organismes équivalents existent en France, probablement sous un autre format. En tous cas, il faut bien commencer par quelque part, et le faire pendant ses vacances, c'est déjà un bon début, et ça participe à la démarche de tourisme durable que je voulais avoir pendant ce TDM.

De plus, l'Australie et la NZ font face à des problèmes écologiques parmi les plus sérieux au monde, même si cela peut paraitre étonnant car ces pays ont de faibles densités démographiques (comment si peu de personnes sur des terres aussi grandes ont pu infliger des tels dégâts à leur environnement?). Cela s'explique par leur histoire et leur isolement. La faune et la flore de ces deux pays sont uniques au monde et la colonisation par les Européens au 18è siècle a conduit à un bouleversement écologique, notamment dû à l'introduction d'espèces animales nuisibles, à la destruction des forêts, au bétail trop nombreux dans les prairies, à une agriculture inappropriée et aux modifications des cours d'eau. Exemple : des chats domestiques sont retournés à l'état sauvage dès leur importation dans le pays, et d'autres animaux nuisibles ont proliféré comme les crapeaux buffles ou les renards, causant l'extinction d'espèces endémiques.

Aujourd'hui, les australiens et les néo-zélandais sont conscients des problèmes et luttent pour faire marche arrière et sauvegarder leur environnement. C'est pour ça que le CVA est un organisme reconnu et soutenu dans ces deux pays, et que nous avons décidé de leur donner un peu de notre temps.

Semaine du 26/08/13 au 29/08/13 – Darwin (Australie)

Jour 1

Nous partons en direction de Fogg Dam Conservation Reserve à environ une heure de route de Darwin, qui est le refuge de nombreuses espèces d'oiseaux, de pythons et de rats (mangés par les pythons justement !). Avant toute chose, Johanna nous montre les différentes espèces présentes sur le site, et nous en profitons pour faire quelques photos. C'est très beau ici !

Puis nous partons à la rencontre d'un homme qui gère le projet sur lequel nous allons travailler aujourd'hui, et qui connaît le bush comme sa poche. Il nous explique l'historique des lieux, mais parle très vite, donc c'est un peu dur de le suivre ! Puis il nous montre le travail à effectuer et qui consiste à arracher des branches d'arbre nuisibles pour les autres espèces « natives » du bush car elles les empêche de pousser. Alors c'est parti, on arrache, on arrache !

Le travail est rigolo, ça défoule, et rapidement, ce sont carrément les arbres complets que l'on arrache tellement les racines sortent facilement du sol. Joël et moi, on se donne un max, on est en nage, heureusement que le site est un peu ombragé !

A la fin de la journée (qui se termine à 14h30 !), on laisse derrière nous des énormes tas de branches et de racines « nuisibles » que les rangers viendront récupérer à la fin de la saison.

Jour 2 (demi-journée)

Aujourd'hui, c'est direction East Point Reserve à Darwin, lieu que nous connaissons déjà avec Joël car nous nous y sommes promenés dimanche dernier. L'objectif de la journée est de nettoyer et d'arroser des arbres déjà plantés par d'autres volontaires. Cette action prend beaucoup de temps, car nous devons d'abord remplir tous les conteneurs à eau ainsi que le camion sur un autre site du parc, puis nous déplacer sur le lieu où se trouvent les arbres, pour enfin remplir chaque seau l'un après l'autre, avec un écoulement de l'eau très très long...

On fera le processus 4 fois en tout dans la matinée pour terminer l'arrosage des nombreux arbres qui n'attendaient que ça pour se réhydrater sous cette chaleur infernale !

Jour 3 et 4 (demi-journées)

Il fait très chaud en ce moment, et Johanna nous annonce que si nous avons du mal à supporter la chaleur, nous ne ferons certainement que des demi-journées ces deux derniers jours.

Nous partons à Palmerston, une bourgade proche de Darwin à environ ½ h de route. Nous allons travailler à « Palmerston escarpment », une crête qui traverse plusieurs quartiers de la ville. Le bush naturel de ce parc est endommagé par, encore une fois, des espèces non-natives de végétation qui s'infiltrent au milieu des arbres et les empeche de pousser, ainsi que par les détritus laissés par les hommes. Il y a notamment beaucoup de détritus laissés par les aborigènes qui campent dans le parc et abandonnent tout sur place (pour des raisons que je serai peut-être amenée à vous expliquer plus tard dans le blog). Avant de commencer, Johanna nous met en garde contre les serpents qui peuplent le parc, et avec lesquels certains volontaires se sont déjà retrouvés nez à nez !

Chacun choisit l'action qu'il souhaite entreprendre parmi les diverses montrées par Johanna en début de matinée. Soit on enlève les espèces de plantes grimpantes qui s'infiltrent partout, soit on coupe le bout des tiges d'une autre plante pour éviter la dispersion des graines, soit on enlève tous les détritus qu'on trouve (soit tout à la fois si ça nous fait plaisir!). Joël s'occupe des dechêts, moi des graines. Il ramasse une quantité impressionnante de détritus, et notamment plusieurs caddies de supermarchés abandonnés (les australiens n'ont pas mis en place notre système de pièce pour ramener le caddie, d'où le vol régulier de ces derniers!).

A la fin de la matinée, on voit tout le travail effectué, on peut être fiers ! Et à la fin de la deuxième matinée, c'est encore plus impressionnant !

Comme il fait très chaud, et que l'ombre dans le parc se fait rare, on décide tous de ne faire que les matinées et de rentrer au frais pour l'après-midi. A la fin du volontariat, nous recevons notre petit certificat de participation, ça fait plaisir !