Après l'île d'O'ahu, on demande...Big Island!

08/02/2014 15:24

Samedi 11 Janvier

A 3h30 du matin, nous sommes prêts à rejoindre le terminal domestique qui ouvre à 4h. Il y a déjà beaucoup de monde, notre vol n'est pas le seul à être aux aurores. Ca fait tellement la queue pour les contrôles de sécurité qu'on se demande si on ne va pas rater notre vol, ce qui serait un comble pour nous qui avons dormi à l'aéroport. En plus, les contrôleurs font du zèle et Joël a droit à une fouille complète de son sac avec palpage intégral! Ouf, il a échappé au pire (cf. sketch de Patrick Timsit qui arrive aux USA), c'est déjà ça ! On arrive à temps à la porte d'embarquement et on embarque avec Hawaian Airlines pour un vol d'une durée de 50 minutes.

 

                                        

 

Nous arrivons vite sur Big Island, ça yeh les volcans c'est parti ! En arrivant, on prend notre temps : on fait une petite toilette matinale, on mange un bout au snack de l'aéroport (du bon riz fris, miam!) puis on récupère notre voiture de location, mais pas n'importe laquelle, une jeep SVP ! En effet, il y a quelques routes sur Big Island qui ne peuvent être empruntées qu'en 4X4 et j'avais lu qu'il était conseillé de louer ce type de véhicule si on voulait bien profiter de l'île. En plus, les prix étaient tout-à-fait abordables (moins de 45€/jour!) alors on s'était laissés tenter. Sauf qu'à la signature des papiers, la dame de la loc me dit : « attention, vous n'êtes pas couverts par l'assurance si vous roulez en 4X4 avec la jeep ». Euh...pardon ? « oui, la conduite en 4X4 n'est pas prise en compte dans votre contrat de location ». Quoi ?! Mais...c'est pour ça qu'on a loué une jeep!!! « Aucune agence de location de l'île ne prend en compte la conduite en 4X4 car il y a eu trop de gens coincés sur les routes, alors si vous y allez quand même, ça sera à vous de payer pour vous décoincer de là ». Super !!! Mais alors, pourquoi proposez-vous des jeeps à la location ??? « Parce que c'est une voiture qui en jette et que les gens aiment bien »...N'IMPORTE QUOI ! Bon, sur ce, on récupère la voiture. Et c'est vrai, elle en jette !

 

                       

 

Mais ce n'est pas encore l'heure de l'essayer, nous avons d'abord notre tour d'hélicoptère à faire ! Il se réalise au départ de l'aéroport, nous rejoignons donc le bureau des « Blue Helicoptères », nous assistons à un petit film sur la sécurité (décidément, ils aiment bien les petits films les américains!), puis nous allons en file indienne vers la piste de décollage des hélicos en attendant d'être appelés. Je me moque d'eux mais il faut reconnaître que c'est super bien organisé et on se sent vraiment en sécurité. On est invités à monter dans l'appareil avec Scott notre pilote, un rouquin super sympa qui nous met tout de suite à l'aise. Joël et moi, on est à l'avant, chouette !

 

 

C'est parti pour le décollage, Scott nous met la musique de Supercopter dans les casques pour nous détendre, et ça marche plutôt bien, ça nous fait marrer tout en nous mettant dans l'ambiance!

 

                         

 

Il nous explique quelques faits sur le volcan, et notamment que la coulée de lave qui tombait dans la mer pendant des années (et qu'on voulait voir depuis l'hélicoptère) a changé de sens il y a deux mois et traverse désormais la forêt qui recouvre l'île (mince, pas de bol pour nous), en se dirigeant doucement mais surement vers les villes. Ces coulées de lave dans la mer ont augmenté le territoire de Big Island de plusieurs hectares ! Mais celles qui traversent la forêt sont entrain de ravager la végétation. Nous volons juste au-dessus et c'est très impressionnant.

 

 

La lave que nous voyons n'est pas rouge car elle est très lente, et noircit lorsqu'elle sèche. Mais il n'empêche qu'elle est suffisamment chaude pour dégager une forte fumée et tout brûler ce qui se trouve sur son passage.

 

                   

 

Scott nous montre où se trouve sa maison, et il nous dit qu'il n'est pas plus inquiet que ça, comme la plupart des habitants de l'île. Ils ont l'habitude, et puis, ils ont justement des maisons à des prix intéressants lorsqu'elles se situent sur des endroits à risque. C'est une autre culture quoi ! A la fin de la ballade, il vole au-dessus de jolies cascades qu'on ne peut voir que du ciel car situées sur des terrains privés.

 

 

On revient ravis mais c'est vrai aussi, un peu déçus de ne pas avoir pu voir ce qu'on était venus voir, c'est-à-dire la lave couler dans la mer. Mais bon, c'est le jeu avec tout ce qui est phénomène naturel, ça ne se contrôle pas, et il faut accepter ces changements de programme. On rejoint notre jeep qu'on va enfin pouvoir conduire. C'est Joël qui s'y colle en premier. La prise en main du véhicule se fait facilement, c'est une automatique et on est assez haut perchés, c'est agréable. Il y a juste le cadran qui est en miles/heure, grande nouveauté !

 

                   

 

Mais dès le début de la conduite, c'est la galère : il n'a plus l'habitude de rouler à droite ! Après quelques minutes de conduite, je pensais que ça allait vite revenir, mais non, Joël galère toujours à savoir comment prendre les virages, à mettre en marche les clignotants ou les essuis glaces. En plus, il faut le dire, on a particulièrement la tête dans le coaltar ce matin, alors on reste tous les deux très vigilants. Premier stop obligatoire : acheter à manger. On a de la chance, on trouve très facilement un Walmart, le très célèbre géant des hypermarchés américains. Je vais enfin découvrir à quoi ça ressemble.

 

                                               

 

A l'intérieur, tout et n'importe quoi, mais pas beaucoup de bouffe ! C'est un grand mélange entre Baboo, Jardiland et Leader Price ! On file direct au rayon alimentation et on achète de quoi manger pendant 4 jours à base essentiellement de nouilles déshydratées, de boites de conserves et de sandwichs. En effet, on a appris au bureau d'info de l'aéroport qu'à Hawaï, il n'y avait pas de campings comme on l'entend habituellement avec une réception, des emplacements, des sanitaires, une cuisine, etc, mais qu'il s'agissait simplement de parc naturels avec le minimum vital (toilettes et douches parfois!), et qu'en plus, il fallait demander un permis aux autorités (via internet ou des bureaux ouverts en semaine) pour camper dessus...super ! Bref, on va essayer d'être un maximum autonomes pendant 4 jours sans avoir à faire cuire quoi que ce soit, on fait le plein d'eau et pour les lieux de campement, on verra plus tard.

 

                                     

 

On voulait rester sur Hilo aujourd'hui, la deuxième ville de l'île où l'on a atterri, mais comme il n'y a pas de camping ni de bureau ouvert pour demander un permis, on décide de filer directement au parc national des volcans où l'on pourra peut-être demander ce fameux permis et camper sur place. C'est à 45 minutes d'ici, mais la route nous paraît longue car on est vraiment crevés. Je m'endors sur mon siège passager sans même m'en rendre compte, mais je me réveille en sursaut pour rester éveillée avec Joël qui lui aussi est naze.

 

                    

 

On arrive à l'entrée du parc, on paie le droit d'entrée de 10$ par véhicule valable 1 semaine puis on rejoint le point info. On y récupère des cartes du parc, des infos utiles sur ce qu'on peut faire en voiture ou à pied et surtout, on apprend qu'il y a deux camps dans le parc, l'un gratuit et l'un à 15$, et qu'il n'y a pas besoin de permis pour ces deux camps. Chouette. Par contre, le premier a juste des toilettes sèches, le deuxième des douches en plus, mais qu'on ne peut utiliser que si on dort en bungalows, pas en tente. OK, ça sert à rien d'aller sur celui à 15$ alors ?! En fait, on essaie quand même de rejoindre le camp à 15$ car l'autre est décrit dans notre guide comme un camp pour ceux qui veulent vivre comme dans Koh Lanta, autant dire en mode roots totale ! Sauf qu'on se trompe de chemin, et qu'on arrive malgré tout à celui qui est gratuit ! Bon, tant pis, on va installer la tente ici, de toute façon, c'est pas si pire. Depuis la NZ où on dormait n'importe où en voiture, Koh Lanta sur Hawaï ça nous fait pas peur ! En plus, ils ont un peu exagéré dans le petit futé, le camp n'est pas si terrible que ça (juste un sol dur comme du chien, une humidité constante, avec pour seul équipements des tables et des toilettes sèches!).

 

                                   

 

On se lance dans l'installation de la tente quand bien-sûr, le sort s'acharne, il se met à pleuvoir ! On se dépêche mais on est trempés, la tente aussi. Grrrrrr. Bien-sûr, la pluie s'arrête quand on a fini de tout installer, alors on mange un bout, et on décrète que c'est vraiment l'heure de se reposer ! On s'installe dans la jeep car la tente, c'est pas la peine elle est trempée, et on fait une bonne sieste de deux heures. Il fait très chaud dans la voiture quand je me réveille, alors j'essaie d'ouvrir la porte en appuyant d'abord sur la clé, puis en déverrouillant le loquet qui ne s'est pas ouvert. Mais en ouvrant la porte, je déclenche l'alarme horrible de la voiture !!! Joel se réveille en sursaut et arrive à faire stopper ce bruit atroce en appuyant sur le bouton « Panic » de la clé, ils ont même prévu un bouton pour ça sur la clé, c'est pour dire si cette alarme vous met dans tous vos états ! Bon, on ne s'explique toujours pas ce qu'il s'est passé, ni pourquoi cette alarme s'est déclenché, même après avoir refait le test plusieurs fois. Tant pis, on est debouts maintenant, et reposés, alors on part découvrir un bout du parc cet aprem. On va faire les « attractions » facilement accessibles en voiture aujourd'hui, on fera les randos demain. On commence par le cratère de Lua Manu au bord de la route, il y a des coulées de lave dont on discerne bien les différentes couleurs.

 

      

 

Ensuite, on rejoint le « lava tube » qui n'est autre qu'un tunnel créé par une ancienne coulée de lave. La lave au dessus a séché mais la lave rouge a continué de couler en dessous puis s'est soudainement arrêté, créant ainsi cette formation rocheuse incroyable. En plus, il est très bien éclairé à l'intérieur, on a l'impression d'être dans le cœur d'un volcan !

 

                             

 

On reprend la voiture et en chemin vers le Jaggar Museum, on s'arrête aux « Steam Vents » qui ne sont autre que des sorties de vapeurs provenant du volcan. De là, on peut sentir toute la chaleur du Kilauea qui s'en échappe.

 

 

Le Jaggar Museum est situé juste en face d'un point de vue sur un des cratères du volcan toujours en éruption. Il s'agit même d'un cratère dans un cratère et c'est l'un des rares endroits du parc où l'on peut voir de la lave rouge actuellement, même si ce sont surtout des fumées rouges que l'on peut voir d'aussi loin.

 

                       

 

Le musée, du nom d'un célèbre vulcanologue, explique toute la complexité géologique du site, et parle également des croyances hawaïennes à ce sujet. On y découvre quelques représentations de Pélé, la déesse hawaïenne des volcans (mais aussi du feu, des éclairs, de la danse et de la violence, elle a plusieurs cordes à son arc la dame!).

 

      

                 

 

On est ravis par cette première demi-journée dans le parc, mais maintenant, il est temps d'aller manger un bout...Comme il pleuviote, on décide de manger dans la voiture, et de manger un truc chaud. On a des nouilles chinoises, mais comment va t-on les faire cuire ? Il nous faut de l'eau chaude alors on file demander au resto-hôtel-magasin du parc qui accepte gentiment de nous en donner et on mange sur le parking du parc.

 

                                          

 

Puis on retourne au camping, on attend le dernier moment avant de s'engouffrer dans la tente humide. Elle est mise à rude épreuve pendant la nuit : vent, pluie, orage, mais elle tient ! Enfin ça, c'est Joël qui me l'a dit car moi je dors d'un sommeil profond toute la nuit sans me réveiller une seule fois !

 

Dimanche 12 Janvier

On se prépare vite fait ce matin pour attaquer au plus vite la grosse journée qui nous attend. On commence par retourner au cratère Lua Manu car il fait beau, et Joël veut ramasser des jolis cailloux (c'est vrai que c'est pas lourd du tout des cailloux dans le sac à dos!).

 

 

Puis on prend la route direction le sud du parc par la « chain of craters road ». Cette route traverse de nombreuses coulées de lave et le décor est surréaliste. Tout autour de nous, il n'y a rien d'autre que cette lave séchée par les années.

 

                          

 

Plus on avance, plus on rejoint l'océan là où, il y a quelques temps encore, la lave tombait dans l'eau. D'ailleurs, une arche s'est créée à cet endroit là.

 

 

On arrive après une trentaine de kilomètres au bout de la route. Au bout de la route ? Ah bon, mais ya quoi après ? Ben...rien ! En effet, la route a été coupée par la lave et n'a jamais été remise en état. Pour voir ce point de blocage, il faut marcher quelques minutes sur le goudron depuis le parking et bien-sûr, quand on y arrive enfin, il se met à pleuvoir à verse ! Du coup, on immortalise vite fait cet instant et on retourne à la voiture !

 

                           

 

On reprend la route dans le sens retour et on s'arrête au départ de la marche des pétroglyphes de Puʻu Loa. Ces pétroglyphes ont été réalisés dans la lave elle-même, lave qui date du 13è et du 15è siècles. Les pétroglyphes eux, ont été réalisés jusqu'à la fin du 19è siècle mais ce phénomène s'est arrêté avec l'évangélisation de la population hawaiienne. Ils étaient liés à la naissance d'un enfant, les parents y déposés le cordon ombilical dans un trou, le rebouchait, et si le cordon avait disparu le lendemain, cela signifiait que l'enfant aurait une longue vie ! Il faut marcher un moment au milieu de la lave avant d'atteindre le point où se trouvent la majorité des pétroglyphes, c'est super impressionnant d'imaginer que des populations vivaient ici au milieu de la lave durcie.

 

 

Ensuite, on continue notre route vers le nord et on s'arrête de nouveau au départ d'une petite marche, le « devastation trail » qui, comme son nom l'indique, se réalise au milieu d'une immense étendue de rien ! L'éruption du Kilauea Iki (un autre cratère du Kilauea) en 1959 a ravagé toute la forêt et il ne reste plus que de la lave durcie. Une colline de lave s'est créée grâce aux rejets de lave au moment de l'éruption, et encore une fois, c'est très impressionnant.

 

                      

 

Dans l'après-midi, on fait une autre petite marche au milieu des « Sulphur Banks » qui sont des petits cratères de souffre comme on en a déjà vu beaucoup dans d'autres pays. La balade est agréable à la tombé du jour mais n'a rien d'extraordinaire. On a déjà fait un bon tour de tout ce qu'il y avait à voir dans le parc.

 

 

Nous avons encore le temps de faire d'autres découvertes avant de rentrer au « camping » alors on décide d'aller au bout de la Hilina Pali Road où l'on peut avoir un joli panorama sur l'océan. Malheureusement, quand on arrive, la vue est complètement bouchée par la brume, et on a fait tout ce chemin pour rien ! On fait demi-tour et on rentre au campement qui est sur la route, on y passe tranquillement la fin de journée, on bouquine puis on va se coucher pour notre deuxième et surement dernière nuit dans la tente.

 

Lundi 13 Janvier

Ce matin, on plie la tente « à l'arrache » car c'est décidé, on ne dormira plus dedans avant la fin de notre séjour hawaiien. Avec la galère des campings ici (camping rudimentaire, permis, etc), on prendra un petit hôtel ce soir (en plus, on en a bien besoin : pas de douche depuis 3 jours déjà !) et on dormira dans la voiture la dernière nuit. Mais on garde quand même la tente dans la voiture, au cas où. Aujourd'hui, on va rouler un peu, ça va pas nous faire de mal, direction les plages de sable noir et vert ! En moins d'une heure, on arrive à Punaluu Black Sand Beach, et oui, le sable est bien noir, c'est assez incroyable même car il est bien plus noir que tout ce que nous avons vu auparavant (en Indonésie notamment).

 

 

Le contraste avec le vert des palmiers est saisissant. Il y a même un petit étang juste à côté de la plage et les couleurs qui s'y reflètent sont magnifiques. C'était définitivement un stop à ne pas rater.

 

                      

 

On continue notre chemin à la recherche d'un petit supermarché et d'une station essence. On trouve tout ça dans un village perdu, et lorsqu'on reprend la route, on est aussitôt appelés à s'arrêter de nouveau...on vient de passer devant une super boulangerie, nos estomacs nous somment d'y acheter quelque chose ! Il y a des pains sucrés hawaiens à tous les parfums : mangue, taro (pomme de terre locale de couleur violette), alors on se laisse tenter par la mangue, le chocolat et la fraise, miam miam !

 

 

Une fois nos estomacs comblés, on remonte dans notre jeep et on se dirige maintenant vers Green Sand Beach près de South Point, le point le plus au sud des Etats-Unis. On sait que la route qui mène à cette plage fait partie des 3 routes de 4X4 sur lesquelles nous n'avons pas le droit de rouler avec notre voiture de location, il faudra donc faire une partie du chemin à pied. On cherche cette fameuse route de 4X4 mais on ne la trouve pas, pour le moment la route qui nous mène là-bas nous paraît très facile. On s'arrête pour profiter du magnifique panorama sur les falaises alentour.

 

                    

 

Quelques centaines de mètres plus loin, la route s'arrête effectivement et fait place à un parking sur lequel les touristes se garent pour finir le chemin à pied. Ca doit être là la route 4X4! On ne tente pas le diable avec notre jeep, on la gare et on refuse aussi de monter avec l'un des gars du coin qui essaie de se faire un peu de blé en proposant aux touristes de les amener jusqu'à la plage. Nous, on va marcher. On attaque la route caillouteuse et on indique le chemin à des asiatiques en jeep (la même que nous) qui ne savent pas exactement où se trouve le départ de la route 4X4. Résultat : ils nous proposent de monter avec eux, ok on se laisse tenter! C'est parti, on va pouvoir faire du 4X4 dans une jeep sans abimer la notre ! Lol. Le chemin démarre fort avec d'énormes trous et pierres gênant le passage. Le gars au volant s'en sort franchement bien pour voir qu'il n'avait jamais fait de 4X4 avant, on est impressionnés et on se demande si on aurait fait aussi bien. On profite de la jolie vue sur l'océan et sur la végétation très particulière du coin.

 

 

Après 20 bonnes minutes de 4X4, on arrive enfin aux abords de la plage. Il y a une très grande falaise et tout en bas, on devine le sable vert foncé de la plage. De loin, le décor n'est pas paradisiaque, mais en y regardant de plus près, l'eau est turquoise, la baie protégée et le sable de couleur inattendue, vite vite vite, nous aussi on veut y aller !

 

                        

 

On descend la falaise et on découvre de plus près ce sable vert d'origine volcanique. Sa couleur est due à l'olivine, un des composants minéral de la lave. Celui-ci étant plus dur et plus dense que les autres composants, il reste accumulé sur la plage au lieu d'être rejeté à l'océan comme les autres. De près, on est bluffés, le sable est vraiment vert kaki, c'est super beau !

 

 

 

Il fait très chaud alors une petite baignade n'est pas de refus. On se jette à l'eau et on barbote, les courants sont assez forts par ici alors on ne s'éloigne pas trop du bord. Puis on ressort, on mange nos sandwichs sur la plage et on se fait un peu bronzer au soleil avant de reprendre la marche retour. Et oui, on n'a pas voulu abuser avec les gentils asiatiques alors on les a laissés filer quand on a vu qu'ils s'en allaient. On prend notre courage à deux mains et on démarre la petite rando au milieu des caillasses. Le paysage est toujours aussi beau, mais qu'est ce qu'il fait chaud ! Heureusement, en 45 minutes, on est arrivés sur le parking pour se réhydrater, marcher en plein cagnard comme ça, c'est pas humain !

 

                                

 

On repart direction le village de Captain Cook, du nom de l'explorateur britannique ayant découvert l'archipel d'Hawaii. Je trouve personnellement sa vie passionnante, alors je vais en profiter pour vous en raconter un morceau, notamment celui qui concerne sa découverte de l'archipel. Lorsqu'il débarque sur les côtes en 1778, les hawaiens sont entrain de célébrer leur dieu de la moisson, Lono. Lorsqu'ils voient cet homme (et son équipage) arriver de nulle part sur un bateau, ils le prennent pour l'incarnation humaine de Lono, et lui font un accueil incroyable ! La rencontre de ces deux cultures ne pouvait pas mieux se dérouler dans ces conditions. Le capitaine Cook repart ravi par la découverte de cet archipel et de sa population. Mais quelques temps plus tard, un des bateaux du capitaine Cook subit des dommages matériels en mer, et il est contraint d'accoster de nouveau sur les cotes hawaiennes. Tragédie du destin, les hawaiens ne célèbrent plus leur dieu de la moisson, mais Ku, leur Dieu de la guerre, et prennent cette nouvelle arrivée comme un trouble de l'équilibre du monde. De plus, si Cook était vraiment l'incarnation de Lono, jamais une tempête ne l'aurait affaibli au point de revenir ici. En conséquence, des tensions surgissent entre les deux groupes qui se transforment ensuite en bataille. Elle se termine mal pour James Cook, il succombe à ses blessures à la tête causées par des jets de pierre. Les hawaiens volent le corps de l'explorateur qu'ils vénèrent toujours, mais le rendent en morceaux à l'équipage (après en avoir probablement mangé certaines parties pour prendre le pouvoir de leur ennemi). Et oui, c'est triste comme histoire, mais c'est une histoire vraie !

 

             

 

Tout ça pour dire qu'on se dirige vers ce village pour trouver un hôtel pas cher. Malheureusement, la bonne adresse indiquée dans le Petit Futé affiche complet, et nous nous rabattons sur un autre hôtel un peu plus cher, mais qui nous inspire confiance. Les chambres sont sympa et ont la wifi, on est super contents de pouvoir prendre une douche et de bien dormir ce soir.

 

                                       

 

Mais il n'est pas encore l'heure de se reposer, il est tôt et nous avons le temps de faire une dernière petite visite. On part donc à la découverte d'un parc historique national, le Pu'uhonu O Honaunau. C'est un ancien village fortifié qui servait de refuges à différentes catégories de la population au XVIè siècle, notamment aux briseurs de kapu (kapu = interdits) qui étaient bannis de leur communauté après avoir enfreint « la loi ». Le parc est situé au bord de l'eau, et les couleurs noir et vert sont encore bien présentes, c'est chouette.

 

 

Il y a des reconstitutions de plusieurs bâtiments, comme celui qui abritaient les embarcations ou un heiau, c'est-à-dire un temple de la religion hawaienne. Il n'en reste presque plus de nos jours car ils ont tous été brûlés lorsque la religion hawaienne a été interdite. On passe de point d'intérêt en point d'intérêt, on trouve ce parc très agréable et instructif.

 

 

Ensuite on rentre pour de bon à l'hôtel, après s'être un peu perdus sur les routes du bord de mer. On prend enfin une douche bien méritée et on profite tranquillement du confort de notre chambre toute la soirée.

 

Mardi 14 Janvier

C'est notre dernier jour sur Hawaii, demain matin, on s'envole pour le Japon ! Que le temps est passé vite, mais nous avons bien profité. Au programme de la journée : pas grand chose ! J'ai fait le tour des activités qu'il y avait à faire sur Kailua-Kona, et cela ne nous intéresse pas trop. Seule une plage me paraît digne d'intérêt alors nous y allons ce matin. C'est la plage de Kahaluu dont le sable est décrit comme étant gris. Une autre curiosité de la nature à découvrir avec en plus la possibilité de voir des tortues marines (mais je ne me fais pas trop d'illusions, moi, elles ne veulent pas me rencontrer les tortues depuis le début du voyage!). A notre arrivée, le sable est un peu décevant, rien à voir avec les jolies plages d'hier.

 

                          

 

Il y a du monde, mais j'ai un bon pressentiment sur les tortues, il y a des panneaux à l'entée de l'eau disant de ne pas les déranger donc c'est bon signe. Je me jette rapidement à l'eau, et suis tout de suite ravie par ce que j'y découvre : des poissons encore jamais vus, une eau translucide, et des beaux coraux bien conservés. Soudain, une petite tête de tortue me fait face ! Youhou ! Je suis toute seule à la voir dans un premier temps et nage avec elle quelques secondes. Puis elle est cernée par d'autres touristes. Mais d'un coup, une autre tortue apparaît dans mon champ de vision, chouette ! En plus celle-là, personne à part moi ne l'a vue ! Je nage à ses côtés quelques minutes, j'ai tout le loisir de l'observer nager, remonter à la surface puis replonger, elle n'a pas peur de moi et me laisse près d'elle, cet instant est magique ! Ca yeh, je l'ai vu ma tortue, et franchement, c'était génial !

 

 

Je ressors euphorique de l'eau et conseille à Joël de venir avec moi. On nage un peu tous les deux mais malheureusement, les deux tortues ne sont plus là. Je ressors de l'eau et le laisse encore chercher un peu, en vain. Il revient sur le sable et pour terminer cette matinée en beauté, on teste enfin la « shave ice », cette sorte de glace hawaienne avec du sirop dessus. Ca ressemble à ce que l'on peut trouver en France, mais ça n'a pas du tout le même goût. Le sirop est bien incorporé à la glace, et en plus, on a choisi du sirop « local » : Blue Hawaian et Mai Tai, un régal !

 

                        

 

Après cette pause plage, on refait un saut à l'hôtel car j'y ai laissé ma serviette de bain (oops), puis on part pour de bon en direction du retour vers Hilo. Mais on ne prend pas la même route qu'à l'aller (la route au sud de l'île), on a le temps d'essayer la route qui passe par le volcan Mauna Kéa au centre de l'île. En plus, on peut y voir un observatoire astronomique international tout en haut. On attaque les routes sinueuses de l'île, mais ça va encore, on s'attendait à bien pire. Le paysage volcanique est magnifique.

 

 

On s'arrête sur la seule aire de repos du coin pour manger, la Mauna Kea State Recreation Area. On mange un bout et on profite de la jolie vue sur les anciens volcans alentour.

 

                               

 

On continue notre chemin et enfin, on arrive au pied de la route qui monte au Mauna Kea. Ce n'est pas une route pour 4X4 comme on nous l'avait dit, chouette, on a peut-être une chance de voir l'observatoire astronomique. Ca grimpe, ça grimpe, mais quand on arrive en haut, ce n'est pas un observatoire comme on l'imaginait, c'est plus un centre d'informations qui propose des virées astronomiques. En réalité, on n'est pas encore au sommet et l'observatoire international est bien tout en haut. On nous explique les conditions extrêmes qu'il y a là-bas comme le froid et le vent (il fait déjà bien plus froid qu'en bas là où se trouve maintenant) et la route pourrie qui nous attend pour y aller, donc on laisse tomber. Dommage, une prochaine fois ça pourrait être sympa de voir les étoiles et de découvrir l'astronomie dans un coin renommé comme celui-là.

 

 

On amorce la descente puis on rejoint « l'autoroute » qui s'appelle « Saddle Road ». Elle n'a vraiment rien d'extraordinaire, on nous avait parlé d'une route difficile mais que nenni, en un rien de temps on est arrivés à Hilo, la case départ. Pareil que dans l'autre grande ville de l'île, il n'y a pas grand chose à voir qui nous intéresse, alors on décide de descendre plus au sud, par une route différente de celle qu'on avait prise au début, pour aller voir des « lava tree », des arbres recouverts de lave. En moins d'une heure, on arrive au « Lava Tree State Monument », ils aiment bien faire des parcs nationaux avec pas grand chose les ricains ! Quand on arrive, on découvre tous ces arbres que la lave a recouvert tout en les brûlant à l'intérieur, mais aussi en les conservant.

 

                                           

 

Ils ont une drôle de tête ces arbres, c'est un peu moins joli que ce que j'avais pu voir sur internet, mais bon, la visite est quand même sympa, le parc est bien aménagé et ça nous occupe encore une bonne quarantaine de minutes.

 

 

Ensuite, comme on veut arriver le plus tard possible à l'aéroport où on va passer la nuit, on décide de pousser encore plus loin au sud et d'aller jusqu'à Kalapana qui se trouve juste à côté du parc national des volcans (mais à l'extérieur du parc) et d'où l'on peut voir, normalement, de la lave rouge. C'est peut-être notre dernière chance d'en voir alors c'est parti. On avance sur la route puis on arrive à un panneau « Welcome to the end of the road » ce qui nous laisse, une nouvelle fois, un sentiment de bout du monde (comme on l'a déjà ressenti au parc des volcans). Et arrivés sur place, c'est la même chose, nous sommes entourés d'anciennes coulées de lave datant de différentes époques qui ont complètement recouverts la zone, et la route est tout simplement bloquée.

 

                  

 

Nous nous garons sur le parking, et à l'entrée on nous explique qu'on ne peut pas actuellement voir de coulée de lave rouge, elle est beaucoup trop loin pour ça. En revanche, c'est ici que la lave a coulé à plusieurs reprises, détruisant au passage de nombreuses maisons.

 

                                 

 

Mais cela n'empêche pas les gens de reconstruire, directement sur la lave séchée. Incroyable ! En fait, nous sommes sur des sortes de propriétés privées, au fur et mesure que les gens rachètent le coin. Sauf qu'il y a encore 3 ans, il y avait de la lave qui coulait exactement sous nos pieds !

 

 

On fait le tour, un gars dont la maison a été détruite sous ses yeux est entrain de discuter avec d'autres touristes et nous n'arrivons pas à parler avec lui, les touristes le harcèlent de questions. Tant pis, on remonte dans la jeep et on regarde une dernière fois ce paysage incroyable, typique de Big Island.

 

                 

 

Nous sommes bien fatigués maintenant mais on se motive et on roule pendant une bonne heure jusqu'à l'aéroport d'Hilo où nous sommes arrivés il y a 4 jours. On demande à la dame de la location s'il est possible de dormir cette nuit à l'aéroport dans la voiture de loc' ?! Elle nous dit qu'elle ne sait pas, qu'il vaut mieux demander aux agents de sécurité, mais qu'en tous cas, on ne peut pas stationner sur un emplacement du parking dédié à la location, on doit aller sur le parking public, sous pretexte que d'autres voitures vont être rendues pendant la nuit (l'agence ferme dans 1h et nous rendons la voiture à la première heure demain). Merci Madame, vous êtes bien aimable...on part demander à un agent de sécurité et même à la police de l'aéroport (oui ça rigole pas aux US avec les aéroports), et tout le monde nous dit ok, alors on s'installe sur le parking que l'on doit payer une dizaine de dollars pour la nuit, ça reste raisonnable et moins cher qu'un hôtel. On fait nos sacs à la lumière des phares, on mange un bout dans la voiture puis on s'installe comme on peut pour la nuit. On ne s'embête même pas à cacher les vitres, il fait tellement sombre qu'il faut vraiment se coller à la vitre pour nous voir. On s'attend à être dérangés par un agent de sécurité au moment du changement de garde, mais pas du tout. Le seul problème que l'on a, ce sont les moustiques qui se sont incrustés dans la jeep et qui nous empêchent de nous endormir pendant un moment. Mais on finit par fermer l'oeil, bien couchés dans la jeep. Bonne petite nuit les petits.

 

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